CINOV a lancé, en novembre, un groupe de travail fédéral sur l’industrie du futur. Rattaché à la commission économique fédérale de CINOV, ce groupe de travail rassemble une dizaine de membres et est ouvert aux différents syndicats directement intéressés par cette thématique (Industrie, IT, Ingénierie, Ergonomie, etc.). Brice LABILLE, animateur du Groupe de Travail fédéral « Industrie du futur » [Ergonome Conseil / PRAXO – CINOV Ergonomie – Région Île de France]

Vous animez le GT Industrie du Futur, quelle est sa feuille de route ?

Ce groupe de travail a pour mission principale de mener une réflexion intersyndicale sur le modèle industriel et sur la définition de l’usine de demain. Il s’agit de mieux percevoir cette évolution et identifier les enjeux afin d’aider les bureaux d’études à réfléchir sur de nouvelles offres potentielles. Je pense notamment, ici, à la meilleure prise en compte de l’usage et de la relation avec le client/usager, mais également à la nécessité de penser des missions « intersyndicales » nos territoires. Le groupe de travail doit permettre dans un 1er temps de collecter et croiser les expériences de nos adhérents afin d’élaborer et proposer à nos clients dans un second temps des modalités d’interventions ou d’accompagnement adaptées à leurs projets Industrie du Futur.

Nous souhaitons fournir à nos membres, et à l’ensemble des adhérents de CINOV, les moyens de monter en gamme et un meilleur accès à la nouvelle économie. La valeur ajoutée de ce groupe de travail réside essentiellement dans le fait qu’il permettra à nos membres de se positionner davantage comme innovateurs et fournisseurs de solutions efficientes aux vues des évolutions en cours. Notre axe majeur de travail portera sur le soutien à la R&D via la formation aux nouvelles méthodes et l’expérimentation, à la fois sectorielle et territorialisée, avec des RETEX systématiques et accessibles.

Comment CINOV anticipe-t-il ces mutations ?

L’usine du futur va mobiliser de nouveaux concepts, de nouvelles techniques, et technologies qui vont nécessiter, dès la conception, la convocation de compétences variées : informatiques, ergonomiques, sociologiques, économiques…

CINOV intervient à ce niveau par la veille réglementaire et technologique qu’il assure et via les réflexions qu’il mène de façon interdisciplinaire. Cela se fait aussi bien en interne sur le plan fédéral par les travaux menés par le groupe de travail BIM et Transition numérique, et en externe, via l’ensemble des rencontres et séminaires organisés par CINOV Industrie, CINOV Ergonomie, et CINOV-IT, ainsi que par sa présence sur des salons majeurs.

Lors des salons auxquels nous participons, comme le SIANE 2018, ou à l’occasion de notre congrès à Arras en 2019, nous invitons nos interlocuteurs à croiser les savoir-faire et nous encourageons les coproductions techniques, politiques et économiques.

Pour promouvoir l’usine du futur, CINOV mise sur la diversité de ses métiers qui fait sa spécificité ; il favorise le débat sur les perspectives ouvertes par les nouvelles technologies, interroge le projet de société qui les soutiendra et la place accordée à l’humain et au travail dans ce modèle de demain.

Cette question est centrale pour le Congrès d’Arras, comment va-t-elle être traitée ?

Cette question occupe effectivement une place centrale au sein du prochain Congrès, pour lequel nous avons voulu véritablement nous concentrer sur la prise en compte de l’adaptation au changement dans « l’ingénierie système » par l’intermédiaire de l’organisation hommes­machine et de divers retours d’expériences. Nous mettrons en lumière les impacts sur lesquels il est intéressant de s’interroger lors d’intégration de ces nouvelles technologies issues du numérique. Elle sera, je pense, un bon moyen de donner de la visibilité à nos travaux et un moteur de rapprochement entre les adhérents, les collectivités et le politique.