« Futur »: Le secrétaire général de la fédération européenne des associations d’ingénieurs-conseils (EFCA), Jan Van der Putten,  nous résume en 3 questions  l’étude prospective sur « Les futures tendances dans l’industrie de l’ingénierie-conseil »  » menée par l’EFCA en 2019


3 questions à Jan Van der Putten, Secrétaire général de l’EFCA

(european federation of engineering consultancy associations)

1/ Sur quels sujets porte l’étude « Futur » récemment publiée par l’EFCA ?

Elle porte sur les évolutions des métiers de l’ingénierie conseil. C’est la deuxième année consécutive que l’EFCA s’intéresse à ce sujet, avec pour principal objectif d’aider les ingénieurs conseils à rester compétitifs. En 2018, l’étude portait sur l’intelligence artificielle, la robotique, les nouvelles technologies ; en 2019, elle s’est surtout intéressée aux modèles de collaboration et, notamment, à la façon d’utiliser de nouveaux outils, comme le big data, les tableaux de bord ou encore la technologie virtuelle pour travailler en interne mais aussi avec des clients. Nous avons dressé un état des lieux de ce qui existe et avons rencontré des gens qui innovent. Nous voulons partager leurs avancées, ouvrir les yeux de tous les ingénieurs conseil et leur donner les moyens de prendre les devants.

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2/ Quels sont les principaux enjeux auxquels les ingénieurs-conseils vont devoir faire face dans les prochaines années ?

Le plus grand défi porte sur leur capacité à faire évoluer leurs modèles de collaboration, dans le sens d’une plus grande ouverture, d’un esprit de partage des données et de confiance entre partenaires. Il faut créer des réseaux d’expertise qui transcendent les frontières, pour collaborer avec des prestataires de service aux quatre coins de la planète. Il faut utiliser les nouvelles technologies pour être flexible, agile et capable de réagir vite. Tout cela est indispensable pour affronter la concurrence. Je conçois que ce n’est pas facile, car la plupart des organisations connaissent une forme d’inertie, ce qui est humain ; l’humain n’est pas un adepte du changement, il préfère la continuité ! Pour autant, il est indispensable de remuer ce confort et de faire comprendre à tous les ingénieurs-conseils que s’ils ne bougent pas, les autres le feront. Chaque entreprise doit donc définir une stratégie et des plans d’adaptation pour anticiper ces mutations.

3/ Quel message porte l’EFCA ?

Notre rôle est d’attirer l’attention des associations nationales sur ces enjeux et de les inciter à relayer le message auprès de leurs adhérents. Tous doivent prendre conscience que le défi tient à la nécessité de changer les mentalités et de s’ouvrir aux nouvelles technologies et aux nouvelles organisations. Il ne s’agit pas de travailler plus dur pour réduire ses prix, mais de travailler plus intelligemment pour créer davantage de valeur ajoutée. Ils doivent tous reconsidérer leurs méthodes et se poser les bonnes questions.

Mais notre message est aussi de dire que tout ceci est possible, y compris à l’échelle des petits bureaux d’étude, qui ne doivent pas être frileux. Certes, les grosses structures ont l’avantage d’avoir des pôles d’innovation, mais les petites ont la capacité de pouvoir réagir vite, sans répercussion hiérarchique. C’est un vrai atout. Les investissements qu’elles vont faire pour acquérir de nouveaux logiciels et se former valent le coût. C’est indiscutable.  

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