Alain ASSOULINE – Président de CINOV Numérique

Nos métiers, ceux de l’intelligence humaine, accompagnent toutes les mutations de notre société, qu’elles soient écologiques ou numériques. À chaque fois, il faut du conseil, du management, des études et de l’ingénierie.
Le numérique transforme évidemment ces métiers car il permet de disposer d’outils remarquables pour l’analyse et la modélisation. Mais surtout il change aussi leur finalité car il nous met devant une responsabilité particulière, celle de mettre l’humain et son environnement au cœur des projets.


Les TPE et PME françaises tardent à opérer leur transition numérique. La France est 16e en Europe en ce qui concerne la transformation numérique de ses petites entreprises, cela ne correspond évidemment pas à son poids économique. Pourtant les grands sujets d’inquiétudes des chefs d’entreprises français concernent justement les transformations que le numérique provoque. 91%
d’entre eux s’inquiètent de l’arrivée de nouveaux entrants perturbant leur modèle économique, 84% de la fidélité de leurs clients et 72% de la pertinence de leurs produits et services dans 3 ans. Or la transformation numérique offre à toutes les entreprises l’occasion de
repenser leurs produits et services : entrer autrement en conversation avec ses clients, créer et concevoir des produits centrés sur l’utilisateur, permettre de nouveaux usages, manager différemment son entreprise, changer de modèles de création de valeur.

« Le numérique transforme les métiers de notre branche en nous rendant acteurs. »
Tous les métiers représentés à la Fédération Cinov peuvent contribuer à accompagner ces entreprises. C’est pour cela que nous avons pris l’initiative d’organiser le Tour de France de la Transformation Numérique des TPE et PME, avec le soutien de FranceNum, la plateforme de l’état dédiée à cet objectif. Il s’agit d’aller au plus près de ces entreprises dans les territoires pour leur présenter le numérique comme une solution possible à leurs problématiques. Plusieurs étapes ont déjà eu lieu et vingt autres sont identifiées et en préparation.

Avant cette initiative, c’est la même démarche qui a présidé à la mise en place du REX BIM Tour en Régions : montrer les expériences et proposer de les généraliser. Le Bâtiment n’a pas changé ses temps de production depuis 20 ans et c’est le secteur le plus en retard dans
sa transformation numérique. Pourtant elle y apporte des innovations majeures (IA, VR, drones, data scientist, sociologie, ergonomie, tous ceux du BIM…) qui trouvent leurs applications dans les métiers du bâtiment et bouleversent les méthodes de conception, de design, de rapport aux utilisateurs, et de construction.

Enfin, nous avons donné une grande importance à la question de l’accessibilité au numérique. Nous sommes impliqués dans toutes les initiatives pour un numérique inclusif. Que ce soit celles permettant d’attirer les personnes éloignées de l’emploi vers ces métiers, ou celles permettant de réduire la fracture numérique dans la société. C’est pour cela que nous avons pris toute notre part à l’étude OPIIEC concernant l’accessibilité des contenus numérique aux personnes en situation de handicap

LES PRINCIPAUX ENJEUX POUR LA BRANCHE BETIC.

Besoins et offres. L’OPIIEC (observatoire paritaire de la branche BETIC) vient de publier l’étude « Formations et compétences sur l’Intelligence Artificielle en France ». Cette étude a été mise en œuvre afin de soutenir l’activité à venir des professionnels de la Branche en anticipant l’ensemble des ressources nécessaires au développement de l’IA dans leur proposition de valeur. Ainsi, l’OPIIEC à chercher à déterminer, pour la période 2019-2023, les besoins de la branche sur les plans quantitatifs et qualitatifs, et a réalisé un état des lieux le plus exhaustif possible de l’offre de formation initiale et professionnelle en matière d’IA. L’objectif : permettre au tissu de formation, aux étudiants et futurs professionnels d’intégrer les changements générés par l’IA et de mettre en perspective « besoins » et « offres » de formation en identifiant des pistes d’actions RH pour les acteurs de la branche. Au total, ce sont 20 propositions qui sont mises en avant par cette étude pour la branche BETIC sur les axes de la formation, de l’emploi et de la stratégie de branche •